Bell Island: Plongées dans l’histoire – 2017

 

Alors que le printemps tarde à s’installer à Montréal, je charge mes bagages de vêtements chauds, y compris mon épais sous-vêtement de combinaison étanche.  Pour la 3e fois en à peine un an, je retourne à Terre-Neuve.  Ce n’est sans doute pas la première destination printanière sur notre liste de souhait de plongeurs, mais pourtant Terre-Neuve et plus spécifiquement la région de Bell Island a bien des sites de plongée hors du commun à offrir.  Cette fois c’est avec un groupe de plongeurs spéléo que j’organise une mini-expédition de plongée au coeur de l’histoire. 

 

Le nom de Bell Island résonne pour moi depuis la première expédition de plongée dans la mine en 2007.  Cette mine de minerai de fer en exploitation depuis 1899, s’étend sur des kilomètres sous la terre et sous la mer.  Une plongée sous plafond quelque peu différente des plongées spéléo.  En entrant par la petite porte de la mine n”2,  un long corridor obscur descend avec une pente de 10% dans les abysses de la mine.  Il faut marcher plus de 700 pieds pour atteindre l’eau qui a rejoint le niveau de la mer.  Il aura fallu 3 ans après l’exploitation pour que l’eau de la nappe phréatique remonte dans les nombreux corridors parallèles et perpendiculaires.  L’eau à 5 degrés nous paraît chaude, surtout après nos plongées dans la mer où à cette période l’eau demeure sous le zéro.  Rick Stanley embarque nos bouteilles, recycleur sur le petit kart de golf et  nous descendons dans ces entrailles obscures ou des hommes de pères en fils ont passé leur vie.  Les premiers mineurs travaillaient 10 heures par jour, 6 jours par semaine.  Pendant plus de 6 mois de l’année, ils ne voyaient la lumière du jour que le dimanche.  Ils travaillaient avec des outils maintenant rudimentaires à la force de leur bras et sortaient grâce aux chevaux ce minerai si précieux.  Notre première immersion nous laisse découvrir des corridors qui n’en finissent plus, espacés de bloc de 10’x10’ qui soutiennent le plafond.  On descend le long du tuyau de l’ancienne pompe et se révèlent des artefacts de l’exploitation passée : pelles, outils en tout genre, machinerie.  Rares sont ceux qui ont plongé la mine et l’exploration et la cartographie n’en est qu’à ses balbutiements. Il reste tant de graffiti et autres a découvrir dans ses 100 kilomètres de passage reparti sur 16km2

Chaque artefacts est la mémoire d’une époque marquante pas seulement pour la petite île de bell island mais pour le Canada au complet.

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